Vous avez dit Design ?

Récit d’un avant / après par Marie-Caroline Guinier, fondatrice de Petites Reines.

Avant

Le design et moi c’était une relation à distance. En résumé, face au designer Jean Prouvé, j’avais du mal à éprouver. J’étais comme une enfant contre la paroi d’un aquarium : c’est beau, lisse, un peu hypnotique, mais rien ne se dégage, et les poissons restent inexorablement muets.

Après

Pour rencontrer le design, j’ai rencontré des designers. Et pas n’importe lesquels. Travailler aux côtés de Fred Frety, Katja Liebig, Anne Sheldon Duplaix, m’a permis de rentrer dans ce monde fabuleux, et de totalement revisiter mes à priori, et je vous livre ici par quel biais : 

Une bonne dose d’écoute

Florence Foresti est bien meilleure que moi pour dépeindre l’image du designer à la création solitaire et farfelue, qui donne lieu à toutes sortes de créations étranges comme le véritable labyrinthe de l’oreille par exemple. https://youtu.be/SHDmBD1bzFo
Avec Fred et son équipe, c’est bien d’oreille qu’il s’agit. Mais cette fois-ci, elle est à l’écoute, attentive à ma vision et à chacun des verbatims recueillis auprès de la communauté naissante des petites reines : ces 400 femmes que j’ai interrogées pendant 3 mois pour comprendre leur relation au vélo, leur ressenti quant à leur équipement, leurs frustrations, mais aussi leurs envies et leurs rêves.

Un sacré coup de crayon

Est-ce un hasard que l’aventure de Petites Reines me fasse penser au Petit Prince ? « Fred, dessine-moi un beau sac pour vélo ». Et voilà un objet intriguant. Des courbes, du fil aluminium red dingue, vert tige, …, du bois, une bride maroquinière… et le tour est joué, LAURA sera donc un panier !

De l’émotion 

Les mots sont mon terrain de jeu. C’est donc cette matière première que j’ai livrée à Fred et son équipe, pour poser les fondations de ce qui deviendrait notre marque à tous. J’ai décrit le Paris qui me touche. Celui où je suis née, ou j’ai grandi, ou j’ai changé. 
Du Paris-architecture, où Guimard tutoie Haussmann, au Paris-plaisir où le brouhaha des terrasses est comme un manteau doux dont on s’enveloppe l’hiver.
Ce Paris-coloré, où les chaises Maison Gatti sont à l’unisson de l’atmosphère chatoyante des terrasses.
Ce Paris si envié de toutes les femmes du monde: ici l’élégance n’est pas une histoire de codes, mais d’allure. 
Car au fond, Paris c’est avant tout la liberté. Celle de rêver, de soupirer, de se croiser, d’échanger un regard. Une ville où l’on sillonne à l’envi, jamais en ligne droite.
Un élan aussi : « À nous deux Paris ».

Un esprit de synthèse

Voilà le brief, vous avez 4 heures... Fred et son équipe parleront bien mieux que moi des étapes qui ont suivi. Mais j’aimerais détrôner une idée reçue. Celle selon laquelle la bonne idée du designer arrive comme une illumination, au beau milieu de la nuit. Certes, nous avons peu dormi, beaucoup rêvé, mais surtout énormément itéré, pour arriver à encapsuler ces mots dans le panier Laura.
 

Merci, Fred, Katja, Anne et … Laura, de m’avoir initiée au design.